Le diagnostic de cancer du sein est de plus en plus fréquent chez les femmes américaines, et nombre d’entre elles doivent subir une mastectomie, c’est-à-dire l’ablation du ou des seins. Toutefois, la chirurgie du cancer du sein s’est considérablement améliorée au fil du temps et les femmes ont désormais la possibilité de se faire reconstruire les seins par la suite.
Le Dr Emese Kalnoki-Kis, de Concord Plastic Surgery, évoque l’histoire du cancer du sein et de ses traitements, ainsi que les améliorations récentes des procédures et les progrès de la reconstruction.
Comment le traitement chirurgical du cancer du sein s’est-il amélioré au fil du temps ?
La première mention du cancer du sein a été découverte dans un ancien texte égyptien connu sous le nom de papyrus Edwin Smith, qui date d’environ 2600 avant notre ère. Après une description médicale du cas, il mentionne solennellement qu’il n’existe aucun traitement. Des milliers d’années plus tard, la mastectomie radicale est apparue. Bien qu’elle permette de sauver des vies, elle pouvait être effroyable, laissant les patientes défigurées et affaiblies.
En fin de compte, à l’époque moderne, deux choses sont apparues qui ont ouvert la voie à la lutte contre le cancer du sein et ont conduit au développement de la reconstruction : l’anesthésie et la remise en question de la nécessité de la mastectomie « radicale ».
L’anesthésie a permis de prolonger les procédures chirurgicales sans que les patientes ne ressentent de douleur. La remise en question a conduit à la découverte que le sein est en fait composé de différents organes et que si l’on sépare les différents organes, tels que la peau et le tissu mammaire proprement dit, et que l’on retire uniquement les organes malades, l’intervention est moins défigurante et débilitante. Elle laisse également suffisamment de tissu pour avoir une chance de reconstruction.
Comment la reconstruction mammaire a-t-elle évolué ?
Vincent Czerny a réalisé la toute première reconstruction mammaire autogène (utilisant des tissus provenant du corps de la patiente) sur une chanteuse d’opéra en 1895. Depuis, les techniques ont progressé de manière spectaculaire, les chirurgiens cherchant continuellement de nouvelles et meilleures façons de reconstruire le sein après une mastectomie.
Dans les années 1970, Stephen Mathes et Foad Nahai ont publié le Clinical Atlas of Muscle and Musculocutaneous Flaps. Leur découverte du fait que nous possédons fondamentalement cinq types de muscles différents a permis de mieux comprendre où les chirurgiens pouvaient emprunter des tissus pour ces reconstructions. De nouvelles et meilleures procédures ont vu le jour, telles que le DIEP (artère perforatrice épigastrique inférieure profonde), le GAP (artère perforatrice fessière), le PAP (artère perforatrice profonde) et le TUG (gracilis supérieur transversal). Ces interventions chirurgicales présentaient toutefois des inconvénients, notamment la possibilité d’un échec si le tissu transplanté n’a pas complètement profité ou si une nécrose graisseuse s’est produite, de longues durées d’intervention et de longues périodes de récupération.
À l’heure actuelle, les patientes disposent d’une variété d’options, dont les procédures par lambeau, mais aussi les implants mammaires de sixième génération qui sont désormais fabriqués dans un polymère de silicone qui donne l’impression d’être un liquide mais qui est en fait considéré comme un solide, ainsi que la greffe de graisse (injection de la propre graisse de la patiente pour lisser les irrégularités), et les tatouages de mamelons.
Quels sont les avantages de la reconstruction mammaire ?
La reconstruction après une mastectomie, c’est vraiment la médecine et la chirurgie qui s’associent pour éviter d’abord la mortalité, puis le désespoir. Les patientes qui subissent une opération du cancer du sein perdent un sentiment d’intégralité et la reconstruction mammaire a pour but de réparer cela. Nous essayons souvent d’effectuer la reconstruction pendant la même période chirurgicale que l’intervention pour le cancer du sein, afin que les patientes n’aient pas à se réveiller avec un changement radical et choquant de leur apparence. En fin de compte, nous voulons que nos patientes aient l’air d’avoir subi une augmentation mammaire ou de n’avoir rien fait du tout.
À quoi ressemble le rétablissement après une reconstruction mammaire ?
La reconstruction est un processus, qui peut prendre plusieurs mois et nécessiter jusqu’à deux ou trois interventions chirurgicales. Toutefois, les patientes rentrent généralement chez elles et se rétablissent relativement vite. Elles ne restent initialement que la nuit à cause de la mastectomie, et non des procédures de reconstruction elles-mêmes. Nous voulons qu’elles se lèvent et se promènent, mais sans soulever, pousser ou tirer des objets lourds pendant quatre semaines après l’opération, bien que la plupart d’entre elles puissent reprendre le travail en une ou deux semaines.
À quoi ressemble l’avenir de la chirurgie reconstructive du sein ?
L’avenir est plutôt prometteur. Nous voyons de plus en plus de techniques de chirurgie mammaire qui sont moins invasives, qui épargnent davantage la peau et le mamelon. Les radiations sont également beaucoup moins dévastatrices pour les tissus. Tout cela se traduit par une plus grande marge de manœuvre pour la reconstruction après une mastectomie et le traitement du cancer du sein. Nous disposons de meilleurs implants offrant une sensation plus naturelle et une durée de vie plus longue. En outre, la graisse synthétique est une autre possibilité intéressante pour l’arsenal reconstructif.